Comme on peut l'imaginer, il y a assez peu de citations parlant de ce thème encore tabou.

Mais cette phrase extraite d'un roman que je n'ai pas lu (Les fleurs bleues), m'a inspiré un texte... qui est ici illustré par une main tenant dans sa paume une jeune femme (Rodin).

« Tu ne perds rien pour attendre !! »

« Profites !! »

« Ca se paiera !! »

« C'est ça, moques-toi bien... Tu vas voir... Tu riras moins...! »

Ainsi commence souvent le dialogue dont la distance toute protectrice du téléphone ou de l'ordinateur... semble pour un temps nous mettre à l'abri... comme quand on était petit et qu'on levait le pouce. De ces phrases anodines et rieuses, naît la promesse tant désirée de recevoir une fessée. S'ensuivent un ballet de mots où la menace joueuse gronde et laisse encore place à quelques effronteries...

« Je te promets une sacrée fessée...! »

« Tes fesses vont rougir de tes facéties...! »

« Une fessée magistrale, dont tu vas te souvenir longtemps...! »

Le ton se fait plus sûr, plus sec aussi... mais il est encore temps de jouer, une dernière pirouette juste pour agacer... histoire d'être bien sûre que, le soir venu, la fessée annoncée sera bel et bien jouée...

Même s'il est vrai que le moment venu, les regrets s'amoncellent parfois. La menace bien présente précède l’acte inéluctable… Comme pour dire pardonne-moi, après avoir été chipie, d’un regard, on se fait alors câline pour retarder l'instant si redouté et tant attendu d'une voix qui appelle, d'une main qui attire…

Et puis on chavire, on se laisse détrousser pour le plaisir des yeux, pour le bonheur des sens…

La terrible attente… accompagnée d’un pincement au cœur, d’une légère honte provoquée par la position des corps, la réminiscence de l’e n f a n c e, la féminité toute dévoilée…

Cette première semonce dont on ne sait rien si ce n’est l’inexorabilité. Ni quand, ni où, ni comment… rien n’est perceptible ou presque. Sa puissance ? Le lieu d’impact ? La forme ? La durée ? Même lorsque la main s’élève… impossible de savoir si c’est une ruse.

Lui seul le sait. Lui seul décide. Notre abandon le subjugue. Notre attente muette l’amuse.

Encore intactes, seules les fesses anticipent parfois les premières claques.

Mais en rougissant, elles ne font plus que survivre dans la tempête de ces mains qui tour à tour les caressent, les effleurent ou les cinglent. Ces mains qui s’animent et se réchauffent au rythme des claques et qui parfois se posent avec délicatesse à la surface des demi sphères comme pour souffler un peu de douceur et faire ressentir la somptueuse chaleur.

La surprise de la première, puis de la deuxième, voire de la troisième claque se dissipe en même temps que la chaleur diffuse. Selon qu’il y a préparation ou non, la volupté des mains giflant ainsi les joues d’abord nacrées puis tour à tour rosées et rouges, nous entraîne dans un état quasi second, où la concentration pour ne pas bouger (de trop) et le plaisir anesthésiant procuré par une montée d’endorphines font que sans s’en rendre compte notre corps tout entier finit par appeler les mains de l’homme…

Pour être submergées de bien-être, nos lèvres s’ouvrent laissant, sans la moindre pudeur, deviner combien la transformation d’un mal en bien peut être efficace et combler une femme devenue impatiente d’être pénétrée au plus profond de son être. D’être visitée entièrement, tant son abandon est immense, tant sa quête est majestueuse. Que cet homme qui la brûle de ses mains puisse ainsi de ces mêmes mains l’apaiser… que ces caresses se fassent tendres comme un baiser. Que la chaleur de ces fesses si bien rougies inonde à son tour son bas ventre d’un rayon de joie et d’amour. Que de ses doigts il vérifie avec bonheur le succès de son ouvrage, et que dans l’instant il décide de s’unir à ce corps brûlant de désir pour lui. Pour détenir enfin l’ultime preuve de l’abandon.

Oui il pourrait dire cette phrase avant :

« J'ai une fessée rentrée dans le creux de ma main. »

Et je pourrais ensuite répondre en m’asseyant délicatement :

« j’adore provoquer le creux de ta main pour la faire sortir…»

Cheyenne

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